Le premier Rendez-vous IA Québec, tenu le 9 avril 2018, s’est amorcé avec trois allocutions : Sophie D’Amour annonce le lancement de la maitrise en intelligence artificielle à l’Université Laval, qui portera entre autres sur l’apprentissage machine, la science des données, la robotique, la vision artificielle. Une approche multidisciplinaire, qui a trouvé écho chez Rudy Demotte (Ministre-président, Wallonie-Bruxelles), qui propose de voir l’intelligence artificielle dans une approche holistique plutôt qu’une approche segmentée et technicisante. Du côté du ministre québécois de l’Éducation, Sébastien Proulx, nous avons été ravies d’entendre parler de littératie numérique et d’utilisation éthique des TIC, évidemment. Mais nous avons aussi été ravies de l’entendre parler du numérique pour personnaliser l’enseignement (auquel nous ajoutons évidemment « et l’apprentissage » 😉 ). Nous travaillons en ce sens, personnaliser et surtout améliorer l’expérience d’apprentissage des étudiants et des enseignants en contexte de développement professionnel.
Les présentations se sont amorcées « Intelligence artificielle et apprentissage de représentations profondes » de Yoshua Bengio, pionnier de l’apprentissage profond et Directeur de l’institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal (MILA). Si la conférence était un peu plus technique que celle présentée au Musée de la civilisation quelques jours plus tôt, elle permettait de bien comprendre les principes de l’intelligence artificielle, de l’apprentissage automatique (machine learning) et d’apprentissage profond. Des approches qui visent à montrer à l’ordinateur ce que l’humain sait, l’apprentissage profond vise quand à lui d’apprendre à l’ordinateur comment apprendre.
On entend souvent parler des progrès en matière d’intelligence artificielle. Une des plus belles avancées est la capacité de l’ordinateur à être créatif. Pour y arriver, l’ordinateur utilise deux réseaux de neurones : le premier, le générateur, qui essaie de générer des images fausses qu’il est impossible de distinguer des vraies, et le deuxième, le classificateur, qui joue le rôle de la police en essayant de repérer les fausses. En entrainant les réseaux, on obtient des images entièrement créées par des ordinateurs qu’il est impossible de distinguer des vraies!
Bengio propose un bel équilibre entre les progrès et les défis, principalement en ce qui concerne l’enjeu éthique. Il a d’ailleurs signé la déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle, dont les 7 principes sont le bienêtre, l’autonomie, la justice, la vie privée, la connaissance, la démocratie et la responsabilité. Sa crainte est n’est pas que l’ordinateur se retourne contre l’humain, c’est plutôt l’utilisation que pourraient en faire les humains. Les données sont un reflet de nos comportements (elles sont discriminatoires, elles représentent plus les hommes que les femmes, etc.) et l’intelligence artificielle augmentera les inégalités.
Du reste de la journée, nous retenons ce qui suit : « en éducation, le goulot d’étranglement, c’est les données » (Yoshua Bengio) et « on a la mauvaise habitude d’effacer les données, il faut arrêter de les effacer» (François Laviolette). On retient que l’éducation n’apparait pas dans le portrait de l’écosystème IA à Québec dressé par Christian Gagné (Université Laval) et Alexandra Masson (Québec International).
Avec Fovéa et les développements qui s’en viennent, Itéractive participera à améliorer la situation!
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