Le 19 mars dernier, paraissait sur le site du Devoir, une lettre à la Ministre de l’Éducation Michelle Courchesne. L’auteure, une enseignante au secondaire, s’adresse à la Ministre pour lui dire de ne pas saborder la réforme :

Le virage technologique bouleverse les façons d’apprendre et d’enseigner, ajoute-t-on dans l’article. Tout cela semble aller de soi. Nul ne l’a dénoncé. Nul ne s’en est moqué. Et il y a là des éléments qui ont pourtant mené à la réforme…

En effet, lorsque la Ministre a décidé de faire un pas en arrière (voir La réforme de la réforme?), les arguments ayant mené à la réforme ne semblaient pas en cause, c’est plutôt la matérialisation qui sembler poser problème (on y abordait les grilles et les bulletins).

L’auteure, Brigitte Friset, note au passage qu’il n’est pas aisé, lorsque les médias s’acharnent à la détruire, de défendre la réforme lorsque même les acteurs sur le terrain se font attaquer :

On s’est de plus moqué du professeur qui devenait un guide. Comment avoir pu comprendre qu’un guide regardait ses élèves réaliser des projets! Je ne choisirais pas un guide touristique qui découvre en même temps que moi les trésors de l’Alhambra! Être un bon professeur c’est, comme le disait en partie Lévi-Strauss, être «celui qui pose les bonnes questions », parce qu’il a d’abord imaginé les chemins qui mènent à la réponse, tout en se réjouissant que son élève en trouve de nouveaux.

Deux éléments ont attiré mon attention. Premièrement, l’auteure mentionne qu’elle connait « (…) plusieurs professeurs, rigoureux et exigeants, d’excellents professeurs, qui ont vécu harmonieusement cette réforme ». La réussite de l’implantation, voire dans l’intégration, de la réforme passerait donc, du moins en partie, par un profil particulier d’enseignants?

Enfin, j’ai souri lorsque l’auteure s’adresse à la Ministre : « Laissez-moi vous rappeler que vous n’êtes pas une pédagogue ». Je n’ai pas pu m’empêcher de jeter un coup d’oeil sur le cv de Madame Courchesne (ici et ici). En effet, riche d’un baccalauréat en sociologie et d’une maîtrise en urbanisme de UdM, l’expertise de la Ministre se situe surtout au niveau de la culture et des communications.

Cet article a d’abord été publié dans un blogue pédagogique dédié à l’intégration des technologies au Cégep Limoilou.

Partager :