Dans un article paru sur Cyberpresse le 30 janvier dernier, Exit les compétences, place aux connaissances, la Ministre Michelle Courchesnes se félicitait de l’entente intervenue entre la Commission scolaire de Montréal et l’Alliance des professeurs de Montréal sur une réforme de la réforme.
Elle annonce qu’ «Il y aura des changements importants. Mesurer l’acquisition des connaissances, pour moi, c’est un incontournable, et c’est vers ça qu’on se dirige.» Yves Parenteau ajoute que «d’abord et avant tout, et de façon prioritaire et primordiale, qu’on évalue les connaissances».
Si certains n’y voit pas là nécessairement une mauvaise chose (Connaissances et compétences : la fin d’un mauvais procès?), le rapport comporte certains éléments qui peuvent être inquiétants:
- Il existe des grilles de correction mais elles ne font pas une place suffisamment explicite à l’évaluation des connaissances – si la situation d’évaluation est adéquate, ne sera-t-il pas plus ardu, voire impossible, de mener aisément la tâche sans l’acquisition préalable de solides connaissances?
- Des grilles de correction adaptées à l’évaluation des connaissances permettraient à l’enseignant(e) de porter un jugement sur l’acquisition de celles-ci de façon objective – Est-il vraiment utile et nécessaire de porter un jugement objectif sur l’acquisition de connaissances? N’est-ce pas là une approche où on le sait ou on ne le sait pas?
En trois pages, les rédacteurs du rapport insistent sur la réduction de la tâche d’enseignement et de correction:
- Dans un objectif d’allègement de la tâche, le nombre de résultats des élèves à inscrire à chacune des communications aux parents, dans certaines disciplines pourra faire l’objet d’une réduction.
- La réduction du nombre de compétences à évaluer contribuerait à simplifier l’évaluation des apprentissages (…) Ce faisant, le nombre de résultats à transmettre serait moindre, allégeant ainsi la tâche des enseignants.
- Les examens ministériels, notamment aux fins de sanction, sont jugés comme étant lourds à administrer, tant en terme de durée qu’en complexité des tâches demandées et de temps de correction.
Après la réforme pour améliorer les apprentissages des étudiants, la réforme pour améliorer la condition des enseignants?
Cet article a d’abord été publié dans un blogue pédagogique dédié à l’intégration des technologies au Cégep Limoilou.